Critique de l’ouvrage « Affaires privées », Aux sources du capitalisme de surveillance, Christophe Masutti, 2020

Autant le dire tout de suite l’ouvrage de Christophe Masutti est une réussite, son essai remonte de façon convaincante et très documenté « aux sources du capitalisme de surveillance ». L’auteur part des racines de la surveillance jusqu’aux développements actuels en essayant d’y trouver des remèdes. Impossible de résumer cet ouvrage dense en quelques lignes, chaque paragraphe ou presque fourmille d’idée et de référence. On peut néanmoins mettre en lumière quelques traits saillants.

La première partie sur l’archéologie du capitalisme de surveillance est extrêmement bien documenté. Elle permets de comprendre que la surveillance ne date pas des GAFAM, elle a une histoire bien plus ancienne, des débuts de l’informatique dans les années 1960. On peut même remonter plus loin dans l’histoire des télécommunications. L’auteur décortique cette généalogie de la surveillance, en puisant dans ses profondes racines.

La deuxième partie aborde davantage les aspects juridiques de la vie privée. Les bases de données puis le Big Data, les algorithmes, la télécommunication et le nombre de gens connecté ont changé l’échelle de la surveillance. Ces questions de vie privée sont aussi ancienne que l’ordinateur, on s’y intéresse aux États-Unis dès les années 1960. Les banques, ont été parmi les premiers usagers de ces bases de données à des fins marketing.

Selon moi l’ouvrage décolle vraiment au troisième chapitre, il s’appuie sur son argumentaire sur l’archéologie pour nous révéler ou nous en sommes et comment nous y sommes parvenus. C’est le chapitre que j’ai trouvé le plus intéressant, c’est la continuité naturelle aux deux autres chapitres. C’est aussi le chapitre qui m’a laissé le plus sur ma faim au niveau des solutions mais j’y reviendrais.

En scrutant en permanence les contenus consultés, les « Big Tech » sont capables – et le font – d’orienter le contenu qui s’affiche sur nos écrans dans leurs intérêts et celui des annonceurs, en captant notre attention. Ce n’est plus seulement de la surveillance mais une transformation des contenus proposés, c’est à dire de nos vies puisqu’une grosse partie de nos journées se passe devant nos écrans, connecté à Internet.

Dans les premiers chapitres Masutti cite plusieurs fois Orwell et son célèbre ouvrage (1984). Il remets bien à propos les pendules à l’heure : Orwell décrivait un « Big Brother » omniscient, métaphore d’un État totalitaire ayant l’oeil sur tout. Depuis les années 2000 la surveillance est bien davantage le fait du capitalisme et des sociétés privés. L’État, l’armée, se repose de plus en plus sur des sociétés privés pour recueillir des informations sur les citoyens. En proportion des volumes de données des GAFAM et leur Big Data, les États savent peu de choses à propos de leurs citoyens. Cela démontre un État de plus en plus dépendant des milieux d’affaires – on comprend mieux ainsi le titre de l’ouvrage « Affaires privées », comme si ces questions avaient dépassé les gouvernements.

Le capitalisme de surveillance c’est tout un système économique qui est basé en permanence sur l’« écoute » des faits et gestes des internautes (où cliques t-ils, combien de temps restent t-ils, qu’achètent t-ils, que lisent t-ils, etc). Pour constituer ces big data il faut d’énormes capitaux, à l’échelle des GAFAM, ce n’est plus une économie pour dégager un salaire, faire tourner une entreprise, répondre à un besoin, c’est une industrie qui créé de la données pour elles-mêmes, en tant que fin en soi. Ces données créer un autre monde, un double numérique de nous-même, un « Big Other » comme l’a dénommé justement Shoshana Zuboff.

J’ai beaucoup apprécié l’intégrité de l’auteur qui nous rappelle, dans la continuité de son archéologie, l’origine de cette notion de capitalisme de surveillance. Tout en citant Shoshana Zuboff qui l’a popularisé dans un ouvrage et surtout dans les médias, il cite J.B. Foster et R.W. McChesney qui en sont à l’origine. Shoshana Zuboff souhaite un capitalisme « responsable », alors que les auteurs d’origine était beaucoup plus critique vis à vis du capitalisme. Christophe Masutti critique également ce capitalisme devenu hégémonique.

Alors que faire ? L’auteur nous dit « la lutte contre le capitalisme de surveillance ne peut être décorrélée d’une lutte économique et sociale » (p435).

Pourtant un peu plus loin il nous dit de ne pas perdre son temps à militer mais plutôt à donner l’exemple, en passant à l’action, en proposant des solutions, « en préfigurant ». (p436)

Masutti, à la suite d’autres auteurs, propose de préfigurer, c’est à dire créer des solutions alternatives reposant sur un fonctionnement interne rejetant le centrisme ou la hiérarchie. Ces solutions doivent refléter la société future que nous recherchons.

Il cite dans son modèle d’avenir, déjà en train de s’écrire, le philosophe Bernard Stiegler et l’économie de la contribution. Stiegler n’invente pas la société de contribution, elle est issue des logiciels libres. Masutti ne suis pas complètement Stiegler dans son analyse. Pour ce dernier il faudrait sonner la fin du capitalisme et du consumérisme tel qu’il existe, pour que la société de contribution s’épanouisse, sinon elle restera au stade embryonnaire.

L’idée de Masutti c’est que les Big Tech contribue massivement au logiciel libre, en terme de financement et de contribution. Et il y a des choses très bien, des savoirs sur Facebook. On ne peut pas tout rejeter – il n’a pas tort.

Pour Masutti il faudrait « adopter une logique de l’action pour imposer au politique les savoirs et les pratiques collectivement élaborés et d’ores et déjà adoptés ». (p422)

L’auteur souhaiterait que les données personnelles (anonymisées) soient traités comme des biens communs pour éviter une exploitation commercial par le privés. C’est aussi ce que souhaite d’autres auteurs, comme David Chavalarias dans son ouvrage Toxic Data (2022), dans le contexte de la fragilité de nos démocraties lors des élections. Sur ce point, comme beaucoup d’autres, ces deux auteurs se rejoignent. Selon C. Masutti, dans un sens plus large, étant donné que le capitalisme de surveillance repose sur l’exploitation des données, « [celles-ci] devraient être considérées comme des biens communs ». (p424)

La ou j’ai du mal à suivre Christophe Masutti, c’est comment y parvenir sans changer nos institutions, nos lois ? Il cite plusieurs auteurs et ouvrages sur l’économie collaborative, la société de coopération, l’archipélisation des initiatives, les réponses sont-elles dans ces ouvrages ?

Selon lui « les institutions publiques s’adaptent là où les pratiques les mènent, par la force des choses. Le refus lui, ne peut être qu’idéologique.». (p422)

J’ai du mal à penser qu’en créant de nouveaux projets collaboratifs, qu’en y contribuant, ou en adoptant des logiciels libres, ou encore en créant des « archipels » de projets allant dans la bonne direction, on change radicalement l’ordre des choses. On est face à la même problématique que le réchauffement climatique, les choix individuelles ou sous forme de collectifs engagés, sans légiféré, sans changer notre modèle économique, sans prendre une nouvelle direction politique, sont-ils suffisants ? C’est ma seule critique sur cet ouvrage, il ne m’a pas convaincu sur la façon d’arriver à une vrai société de contribution ou les Big Tech ne serait plus hégémonique, monopolistique comme actuellement.

En conclusion et malgré ce bémol, peut être parce que je n’ai pas bien compris où l’auteur voulait en venir, lisez-le les yeux grands ouvert, c’est une mine de références, d’analyses pertinentes et d’érudition. Il n’y a pas de déterminisme de la surveillance, l’ouvrage permets de comprendre pourquoi il vaut mieux s’engager, utiliser des logiciels libres, résister en produisant des biens communs, des contenus sur des blogs, plutôt que des données qu’ont donnent aux capitalistes de la surveillances.

(4,5 sur 5)

La montagne machine

Cette année, en passant quelques jours de ski au « Porte du Soleil » dans les Alpes, j’ai décidé de porter un autre regard sur l’environnement du skieur. Regard qui c’est prolongé en doigt sur le déclencheur de mon appareil photo numérique…

Les montagnes sont toujours aussi belles, malgré un enneigement moindre cette année.

Chaque année on entend parler de stations ou de pistes fermées en raison du réchauffement climatique. Nouveauté cette année, dès février, on nous parle du manque d’eau en montagne.

Difficile de faire du ski de piste sans remontés mécaniques. Au-delà de ces installations, c’est tout un modèle économique qui c’est mis en place autour du ski, parfois avec une certaine surenchère technologique. A t-on besoin d’écran – de pub – au caisse des supermarchés, des stations services et même d’écran géant sur les places des stations de ski. A t-on besoin de recharge pour VTT électrique au milieu des montagnes ?

Les photos montrent aussi bien des machines, mécanique ou électronique, que des paysages ou accessoires « décalés », parfois drôle, toujours avec un regard anthropologique de notre appropriation de la montagne.

Il ne s’agit pas de juger en disant qu’aller faire du ski de piste c’est mal, mais plutôt de donner à réfléchir sur notre dépendance à la modernité, aux produits et outils que nous offre la technologie.

Vous ne verrez donc pas de belles photos avec des panoramas aux montagnes sublimes, éternelles, mais uniquement des photos « ratées ». Enfin, ça c’est à vous de juger !

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Isolation extérieure et transformation du paysage urbain

un exemple où l’on peut voir la différence entre avant et après isolation

A découvrir sur le site d’architecture Archi-Wiki un nouvel article sur l’isolation en cours des façades par l’extérieur (ITE). Ce type de chantier est en forte progression depuis un an, depuis l’augmentation des coûts de l’énergie et l’obligation légale de sortie de passoire thermique à partir de 2025 (et dès 2023 dans certains cas).

Si ces travaux ont du sens d’un point de vue économique et écologique, ils ne vont pas, parfois, sans poser de problèmes esthétiques voir pathologiques (façade qui ne respire plus), surtout comme vous le verrez dans notre étude, dans les quartiers résidentiels, et les faubourgs, pour la période 1919-1939.

Pour donner des exemples concrets nous nous sommes intéressés à la Ville de Strasbourg, mais le cadre légal est le même pour la transformation des autres villes et villages.

Si le centre ville de Strasbourg et la Neustadt sont bien protégés par les règlements en vigueur, les faubourgs risquent d’être transformés d’ici quelques années, si les collectivités et les maîtres d’ouvrages ne sont pas attentifs aux décors de nos façades (que ce soient les modénatures, bas-reliefs, mais aussi le béton brut…). Dès lors, comment faire lorsqu’il faut concilier esthétique, patrimoine, législation, écologie et aspect financier ? L’isolation systématique, intérieure ou extérieure , est-elle vraiment la solution ?

Mais ces travaux améliorent aussi l’aspect de certaines façades, surtout pour la période moderne après 1945, en particulier lorsqu’il est fait appel à un maître d’oeuvre (cas des grosses coproductions, bâtiments publics, logements sociaux, etc).

Article à lire sur Archi-Wiki :

https://www.archi-wiki.org/Edito:Isolation_ext%C3%A9rieure_et_transformation_du_paysage_urbain

Télécharger en PDF (depuis le site Archi-Wiki)

Critique du livre « L’amant de Lady Chatterlay », H.W. Lawrence, 1928

Critique par Fabien Romary

L’amant de Lady Chatterley fut un ouvrage dérangeant pour son époque à plus d’un titre : adultère hétérogame, entre deux êtres de classes sociales que tout semble opposer, scènes érotiques, vision pessimiste du progrès sur fond d’une nature corrompu par l’argent. En substance on peut y lire l’exploitation d’une classe privilégié sur celle laborieuse. Le caractère érotique et plus particulièrement la jouissance féminine firent scandale. Le sexe ne pose plus de problème dans la littérature de nos jours, mais les autres sujets sont toujours d’actualité. Dans les années 1920 on ne parlait sûrement pas de problème écologique mais la question est aujourd’hui brûlante, c’est le cas de le dire. Et que dire de la lutte des classes… les inégalités sont plus fortes de nos jours qu’il y a un siècle (cf travaux de l’économiste Thomas Piketty…). Autant vous dire que L’amant de Lady Chatterley est un roman à lire ou à redécouvrir d’urgence.

C’est l’histoire d’un amour adultère, entre Lady Chatterley (Constance), riche épouse, et un garde-chasse plutôt rustre, Mellors.

Mellors est au service d’un riche industriel, Clifford, grièvement blessé sous la ceinture pendant la première guerre mondiale. Il est non seulement incapable de faire usage de ses jambes mais il est aussi impuissant, incapable de satisfaire sa femme. Il a toute sa tête mais son corps est meurtri.

L’histoire se passe dans les années 1920, le progrès est en marche. Clifford possède une voiture qu’il utilise parfois pour se déplacer dans sa vaste propriété. La chaise roulante, comme l’automobile, supplée aux jambes du châtelain. Clifford est propriétaire de mines non loin de son château, dans une industrieuse région anglaise des Midlands. L’ouvrage décrit merveilleusement la dégradation de l’environnement en raison de la présence de nombreuses mines, qui mine – c’est le cas de le dire – la belle campagne anglaise. Parfois les galeries défigurent les fastueuses propriétés, mais les propriétaires – sans scrupules – préfèrent encore gagner de l’argent plutôt que conserver l’intégrité et la beauté de leur lieu de vie. « Le fer et le charbon avaient profondément dévoré le corps et l’âme des hommes. » (p283). L’auteur, originaire d’une région minière, regrette t-il lui même les paysages pastoraux ? C’est ce que l’on peut aisément penser en substance. Les descriptions de ces paysages dévastés ne sont pas ragoûtant.

Lady Chatterley a d’abord une relation extraconjugal avec Michaelis, un riche écrivain irlandais, parvenu, plus proche de son milieu social, mais qui ne lui donne pas satisfaction, pas plus d’un point de vue moral que sexuel. Après avoir jouit, Michaelis est repus auprès d’elle, alors qu’elle doit se faire jouir elle-même pour trouver satisfaction. Cette situation ne pouvait pas durer.

Au fil de l’histoire Lady Chatterley s’éloigne de son mari pour se rapprocher de plus en plus près de Mellors, le garde-chasse. Mellors vit littéralement dans les bois. C’est elle qui vient le voir, d’abord dans une cabane où son élevé des animaux pour les besoins du château. On peut y voir une forme d’innocence dans ces premières rencontres, un retour virginal à une nature primaire, sauvage. Puis c’est dans sa maison de garde-chasse, dans la forêt, qu’elle passera de plus en plus de temps. Mellors a beau être un rustre parlant le dialecte, elle préfère encore l’authenticité de ses sentiments, de l’environnement dans lequel il vit, la simplicité, plutôt que la corruption moral de la société et de la nature par l’argent.

Et puis surtout Mellors donne satisfaction à Constance, il sait la faire jouir. Pour l’époque le livre a pu surprendre car il évoquait la question du plaisir féminin, vaginal ou clitoridien. Le livre fut même interdit en Angleterre, mais de nos jours on ne peut plus le classer en tant que livre érotique. On y trouve tout juste quelques scènes érotiques et un vocabulaire un peu viril, debout et fier comme un I.

Mais Mellors n’est pas un simple garde-chasse, il a aussi été officier et connaît bien le monde. Il parle un très bon anglais quand il le veut bien. Il a fréquenté la haute société qu’il semble maintenant mépriser.

Mellors est un homme proche de la nature, proche du corps, il a besoin de l’acte physique. Lady Chatterley lui donne du plaisir, il tire aussi satisfaction de coucher avec l’épouse de son patron, mais il est lucide, il sait que cette relation va leur poser des problèmes.

A mesure que Lady Chatterley se rapproche de Mellors, elle ne supporte plus d’être au petit soin de Clifford dans le cadre de son handicap. Le personnage de Miss Bolton prend alors de l’importance, infirmière, elle remplace Lady Chatterley pour les soins et s’installe au château. Miss Bolton s’occupe bien de Clifford, comme une mère ou une amie, plus qu’une amante, il trouve aussi de la satisfaction dans leurs discussions. Miss Bolton conseil, elle a également beaucoup de psychologie. Elle devine que Lady Chatterley a une relation avec un autre homme et découvre que c’est le garde-chasse. Horreur ! C’est une relation profondément déshonorante pour Lady Chatterley et son mari. Miss Bolton ne dit rien, comme si elle comprenait Lady Chatterley.

Clifford est davantage dans l’intellect, la spiritualité. Son corps diminué, il se réfugie dans les livres et s’enthousiasme pour l’innovation, il prend du plaisir a créé des inventions pour améliorer la performance de ses mines. Pourtant richissime, il n’a jamais assez d’argent. Incapable de jouir sexuellement, dans sa chair, il semble trouver du plaisir dans le symbolisme, le pouvoir qu’il a sur les autres.

L’histoire décrit très bien l’opposition entre la destruction du paysage naturel représenté par les mines, et la beauté des forêts lieu de vitalité et d’amour représenté par les corps de Mellors et Lady Chatterley. Les corps qui s’unissent pour leur simple plaisir sont mis en opposition avec la spiritualité où c’est réfugié Clifford. On peut y voir aussi une critique de la transformation lié au progrès. La forêt, la campagne font place aux mines, au charbon, aux paysages noir qui génèrent de l’argent et corrompt les mœurs. Les corps ne sont alors plus que des machines à extraire.

Clifford est un personnage superficiel, d’apparence. Il serait prêt à avoir un enfant d’un autre homme dont Constance serait la mère, pourvu qu’on ne sache pas qui est le père. Bien sur il faudrait que le père soit du même milieu social que Clifford.

Mellors, au contraire, est un personnage qui a beaucoup de profondeur. Peu bavard au départ on en apprend davantage au fil de la lecture, sur sa vie passé. Il a non seulement été officié, mais il est aussi marié, mais séparé de corps depuis longtemps. Son ex-femme resurgit alors que Constance est en voyage à Venise avec sa sœur chez des parents. Il a aussi parfois des considérations sur les inégalités sociales, économiques ou sur la religion. Il termine d’ailleurs le livre par un long monologue.

Dans la dernière partie du livre, c’est la débandade, Clifford apprend le pot aux roses de la liaison de Mellors et Constance par les commérages de l’ex-femme de Mellors. Égale à lui-même, il écrit des courriers cyniques à Constance.

Au retour vénitien de Constance, impossible pour elle de retourner vivre avec Clifford. Elle veut divorcer alors que lui ne le souhaite pas. Constance est enceinte de Mellors. Clifford serait même prêt à reconnaître l’enfant pourvu qu’on ne sache pas que c’est Mellors le père. Sans surprise Constance refuse. On suit alors les aventures de Mellors et Constance qui tentent de vivre ensemble, simplement, tout en essayant de se séparer de leurs conjoints. C’est une fin d’ouvrage alors très moderne qui s’ouvre en perspective, le lot commun de beaucoup de couple. Le couple quitte définitivement le monde, ses privilèges, on les verraient bien tous les deux travailler. Rien ne nous dit si finalement Mellors et Constance vivent heureux. Peut être seront-ils pris dans des procès interminables, des scandales, des disputes ? Le scandale de l’adultère semble s’achever par la tentative d’une vie de couple ou l’on perçoit l’âpreté de la vie.

L’oeuvre s’inscrit dans la filiation d’autres grands ouvrages traitant de l’adultère, comme Madame Bovary (Flaubert, 1857) ou Anna Karénine (Tolstoi, 1877), en y rajoutant sa modernité, le progrès, la dégradation de la nature, les différences de classes sociales (c’était déjà un aspect de Anna Karénine), le vocabulaire érotique.

J’ai adoré ce livre car il est agréable à lire et possède plusieurs niveaux de lecture d’une étonnante modernité. J’ai beaucoup aimé ce lien pertinent entre corruption et dégradation de la nature et perversion des corps, des mœurs de la société. La liaison entre Mellors et Constance est paradoxale, d’un côté elle est contraire aux mœurs, pourtant elle est subversive, car elle tente de substituer le mépris, l’exploitation de l’humain et la dégradation de la nature, par l’amour et le respect de la vie sauvage, ce qui n’est déjà pas si mal.

(4,5 / 5)

Fabien Romary (16/01/2023)

H.W.-Lawrence-Lamant-de-Lady-Chatterley-critique-par-Fabien-Romary (pdf)

46 « activités » GRATUITES ou à moins de 5 euros à vivre ou à faire pour se faire plaisir tous les jours

MISE A JOUR DU DOCUMENT : ajout de nouvelles rubriques

Ce qui a de la valeur c’est ce qui n’a pas de prix. Une fois qu’on est logé et qu’on mange chaque jour à sa faim, qu’est ce qui peut contribuer à nous rendre heureux et à nous sentir bien ?

Être heureux n’est absolument pas une question de moyens, ni de possessions matérielles, même si comme le dit le dicton populaire, « ça y contribue ».

Dans ce texte on trouve des activités que l’on peut faire seul avec un minimum d’équipements et de moyens (gratuit ou moins de 5 euros). Pourquoi seul ? Parce que c’est probablement lorsqu’on est seul qu’on a le plus de difficulté à trouver des sources de plaisirs. Quand on est entouré d’amis, familles, ou lorsqu’on est en couple, il est probablement plus simple de passer de bons moment et de trouver des plaisirs partagés. Finalement avec le télétravail, avec les confinements que nous avons tous vécu, on se retrouve seul plus souvent qu’on ne le penses – de façon subi ou choisi. Et même entouré d’amis il est bon d’être seul de temps en temps pour se retrouver, se découvrir intérieurement.

Ce texte n’a pas d’autre ambition que de trouver des sources de plaisirs même quand tout semble aller mal autour de soi.

Cliquez sur ce lien pour télécharger l’article complet (22 pages)

A la découverte du Royaume-Uni

Le tracé de notre parcours
Londres, deux cabines « historiques », au coude-à-coude, entre modernité et traditions en devenir…

Pendant l’été 2022 nous sommes partis 4 semaines en Grande-Bretagne en prenant l’Eurostar pour la 1ère fois. En partant de Strasbourg, après un trajet de moins de 6 heures (avec changement à Paris), nous voici au centre de Londres (Saint Pancras) même pas fatigués du voyage !

En dehors de Londres nous ne connaissions pas la Grande-Bretagne. Ce voyage a été l’occasion de découvrir, ou plutôt d’apercevoir, 3 des 4 « pays » du royaume : Angleterre, Pays de Galles (sud) et l’Ecosse (Highlands). En quittant Londres nous avons loué une voiture, c’était la solution la plus pratique pour découvrir à la fois les villes et les coins reculés du Pays de Galles et de l’Ecosse.

Voici les grandes étapes de notre périple : Londres, Bath, Cardiff (Pays de Galles), Edimbourg (Ecosse), Glasgow, Inveraray (Highlands), Manchester et enfin retour à Londres.

Parmi les nombreuses choses que nous avons appréciées, dans ce pays baigné à la fois dans la modernité et les traditions, il y a quelque chose de récurrent, comme un fil conducteur qui nous a suivi tout le long du voyage: les pubs. C’est pourquoi j’ai souhaité y consacrer un article car il s’agit de véritables lieux de sociabilisation qui permettent de mieux comprendre la culture Britannique.

« British pub » et sociabilisation : article sur les pubs et nos expériences de contacts avec les anglais

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Pitron Guillaume « L’enfer du numérique, voyage au bout d’un like », 2021

Ecrit par un journaliste, Guillaume Pitron, déjà auteur d’un important ouvrage « La guerre des métaux rares » (2018).

Ce nouvel ouvrage est un important travail d’enquête réalisé sur le terrain. L’ouvrage est très documenté, sérieux avec des interviews d’expert, même si on peut lui reprocher parfois son style sous forme de récit de voyage.

Le livre prolonge le travail réalisé sur les métaux rares et nous fait réalisé que le numérique n’est pas la solution aux problème climatiques.

Télécharger les notes de lecture de l’ouvrage

La Numérisation du Monde, Fabrice Flipo (2021)

Note de lecture et avis sur l’ouvrage « La Numérisation du Monde – un désastre écologique », Fabrice Flipo (2021)

Etant intéressé depuis de nombreuses années par la sobriété numérique, je partage ici mes notes de lectures et mon avis publié sur Babelio.

Il s’agit d’un excellent ouvrage résumant parfaitement les enjeux liés à la démesure des usages du numérique aujourd’hui. Plusieurs solutions proposés que j’ai synthétisé dans le document.

Télécharger mes notes de lectures (PDF)

Récit de Voyage « Chemin de Stevenson », GR 70

du 14/07 au 24/07/2021, du Puy-en-Velay à Saint-Jean-du-Gard : Un père et son fils sur le chemin de Stevenson

Mijavols et son majestueux pont ferroviaire

Avant Propos

Ce récit de voyage est basé sur une randonnée réalisée entre le 14/07 et le 24/07/2021 avec mon fils Bruno. Pour préserver l’anonymat des nombreuses personnes rencontrées j’ai changé leurs prénoms et j’ai parfois romancé nos échanges pour ne pas qu’on puisse les reconnaître ou les mettre mal à l’aise en lisant ce récit.

L’intégralité du parcours décrit ainsi les gîtes-étapes correspondent bien à la réalité que nous avons éprouvée.

Introduction

En 2018, avec mon fils Bruno et mon frère, nous avions marché une semaine sur une petite portion en Espagne du sentier de Compostelle Camino del Norte (180km). A cette époque Bruno avait 10 ans et demi, il a maintenant 3 ans de plus soit 13 ans et demi. Cette fois, c’est seulement tous les deux que nous nous lançons à l’assaut du sentier de Stevenson. Je n’ai pas eu besoin de convaincre mon fils, il aime marcher.

J’ai découvert le sentier de Stevenson un peu par hasard, par sérendipité pourrait-on dire. En classe de 5ème, mon fils a lu « L’île au trésor » de Robert Louis Stevenson, c’était au printemps 2020. Après sa lecture de l’ouvrage, en plein confinement en raison du coronavirus, piqué par la curiosité parce que je n’avais jamais lu ce célèbre livre, je lui ai « emprunté ». J’ai beaucoup apprécié la lecture de cette incontournable aventure de jeunesse, c’est pourquoi je me suis mis à m’intéresser à la biographie de Stevenson. J’ai ainsi aperçu un titre qui a éveillé ma curiosité « La traversée des Cévennes avec un âne ». Suite à cette lecture j’ai découvert non seulement un cocasse récit de voyage mais aussi une région. Ainsi, l’été 2020 nous l’avons passé en voiture et en famille dans les Cévennes… pendant ces vacances je savais que je reviendrai un jour faire le chemin de Stevenson que nous avions croisé à plusieurs reprises lors de nos vacances « en famille ».

Les confinements successifs m’ont donné encore davantage l’envie de marcher et de passer du temps dans la nature, à l’extérieur au grand air.

Le chemin de Stevenson je l’ai préparé un peu au dernier moment, 1 mois et demi avant notre départ en train le 13/07/2021 depuis Strasbourg.

Les préparatifs, à savoir l’organisation des ravitaillements, préparation du trajet, et surtout la réservation des gîtes d’étapes… étape indispensable comme nous le verrons dans ce récit, se sont faits rapidement.

Ce n’est donc pas le film « Antoinette dans les Cévennes » qui nous a fait découvrir le sentier, mais nous avons croisez de nombreux randonneurs qui ont découvert le chemin suite au visionnage.

Comme j’aime le répéter, il n’y a pas qu’un chemin mais des milliers, autant qu’il y a de voyageurs en réalité. Chacun le fait à sa façon, à son rythme. Le but de toute façon n’était pas notre arrivée à Saint-Jean-du-Gard, mais le chemin en lui même, les souvenirs, les rencontres, les nombreux moments de complicité et toutes les leçons sur le chemin.

Pour l’organisation de ce récit, pas d’originalité, vous y trouverez étape par étape notre parcours, parfois sur les pas de Stevenson, d’autrefois sur d’autres sentiers pour des raisons pratiques, sur le GR700 dit « Régordane » pour couper certaines étapes. En guise de conclusion j’ai rédigé une postface sur la notion de plaisir et le rapport à la nature pendant les randonnées en itinérance. Mais avant cela commençons par les préparatifs. C’est parti.

Pour lire la suite, télécharger le récit de Voyage au format PDF (68 pages)

Liens vers les photos

Table des Matières

Préparatifs, avant le départ 2

Etape 1 : du Le Puy en Velay – Saint-Martin de Fugères (via le Monastier) 28,4 km 3

Etape 2 : Saint-Martin de Fugères – Landos (gîte communal) 5

Etape 3 : Landos – Langogne (via Pradellles) (Mas de l’oncle Joseph) 8

Etape 4 : Langogne – Laveryrune (Colonie l’Espoir) 13

Etape 5 : Laveyrune – Chasseradès (Gite Les Airelles) 19

Etape 6 : Chasseradès – Station du Mont-Lozère 24

Etape 7 : Station du Mont-Lozère – Mijavols (via Pont-de-Monvert) 32

Étape 8 : Mijavols – La Borie (via Florac) 39

Étape 9 : La Borie – Saint-Germain-de-Calberte 46

Étape 10 : Saint Germain de Calberte – Saint-Jean-Du-Gard 51

En train à vapeur et en bus de Saint-Jean-du-Gard à Alès 58

Postface 59

Annexe 63

Chronique d’une semaine ordinaire : fonte des glaciers et autres joyeusetés

J’irai marcher « pour le climat » dimanche 9 mai !

Les mauvaises nouvelles s’accumulent dans la presse, ce n’est pas nouveau, mais elles ont de plus en plus un lien avec le climat… âme sensible et à tendance suicidaire s’abstenir…

Journal L’Alsace, mercredi 28/04/2021. Saviez vous que presque tous les glaciers fondaient inexorablement depuis l’an 20001 ? Bien sur nous le savons, puisque tout le monde sait que la planète se réchauffe. Presque tout le monde maintenant est d’accord la dessus.

Dans la presse, il n’y a pas un jour sans qu’un événement d’une ampleur dramatique, digne d’un film catastrophe, ne nous soit rappelé.

Géo Magazine, jeudi 29/04/2021. Australie. La grande barrière de corail disparaît, pourtant classé UNESCO au titre du patrimoine naturel, elle blanchit et les magnifiques poissons qui l’entourent, disparaissent avec. Vous n’étiez pas au courant ? Heureux de vous l’apprendre.

Que fait-on pour y remédier ? Des projets de haut parleur sous marin sont envisagés pour revigorer les coraux en imitant les coraux sains2… ou encore une technique « révolutionnaire » qui consisterait à rendre les « nuages brillants » pour diminuer la température de l’eau3… ainsi on prolongerait de 20 ans la durée de vie des coraux ! Toujours ça de pris d’autant que ces coraux sont une manne pour le tourisme avec quelques milliards de recette par an… sans compter les bénéfices pour la pêche etc…

Les solutions technocratiques pour « sauver » la barrière de corail ne manquent pas et sont toutes plus folles les unes que les autres.

Francetvinfo, lundi 03/05/2021.Les étudiants sont très affectés par la crise sanitaire du coronavirus. Mais pas seulement les étudiants, ni les premières années, qui sont bloqués la plupart du temps dans leur studio en visio, sans contact, sans convivialité. Même les bons élèves au lycée ne sont pas épargnés4. Pourquoi cette crise ne toucherait que les étudiants alors que les lycéens ne sont au mieux qu’à mi-temps en cours ? On ne compte plus le nombre d’élèves qui ont échoué leur année ou qui ont décroché du système scolaire. Quel avenir offrons nous à la jeunesse ?

futura-sciences.com, mardi 4 mai 2021. « Brésil : la forêt amazonienne émet désormais plus de CO2 qu’elle n’en absorbe depuis 10 ans ! »5. Même si le titre est maladroit, sur le fond c’est proprement hallucinant ! Ceux de ma génération (quarantaine) se souviennent qu’on nous apprenait à l’école que l’Amazonie était l’un des poumons de la planète, mais aussi un capteur de CO². Et bien plus que cela, une forêt primaire d’une diversité incroyable. Maintenant, au loin, on entend les tronçonneuses… La forêt primaire est défrichée pour l’agriculture, les transports… et ce n’est pas la seule, voyons ce qu’on a fait de Madagascar et plus récemment de Bornéo. Proprement scandaleux et irresponsable, mais ô combien complexe car le mal est à la racine du système économique.

On croit réellement rêver lorsqu’on lit ces articles de presse et il y en a tous les jours. J’en connais beaucoup qui ne regarde plus la presse tellement ils sont écœurés.

Les médias voudraient-ils nous faire peur ? Les scénarios catastrophes attirent-ils les chalands et les invitent-ils à cliquer sur les liens pour consulter ces articles et souvent la publicité qui y est associée ?

Même si l’on peut reprocher une certaine mise en scène, ou des titres racoleurs, sur le fond les médias ont raisons : le climat change et ce ne sont pas les articles, même alarmistes, qui y changeront quelque chose. Bien qu’éparpillés, ces articles mis bout à bout ne sont que le reflet d’une société malade. Une société écocide qui maltraite notre planète et nous rend, en tant qu’individu, malade. Ces articles nous rappellent nos manquements, les errements de nos politiques, et ce quelque soit le pays ou le régime en place. Cupidité, vice, déclin de la civilisation, l’histoire ne se répète jamais deux fois de la même façon…

Et pendant ce temps… Amazon, Google, Facebook, Apple (GAFA), et bien d’autres, continuent d’engranger de gros bénéfices et d’exploiter nos données et notre vie privée. Il n’y a jamais eu autant de milliardaires et d’inégalités dans notre monde.

Numerama, vendredi 30 avril 2021. Bientôt les plus fortunés pourront s’acheter un ticket pour voler dans l’espace6, puis ce sera au tour de Mars…

On croit rêver encore. Comment est ce possible ? Comment autant de futilité et de vaine consommation peuvent elles être possibles au moment même où la planète a besoin d’être ménagé ? Les compensations carbones, malus écologiques, et autres « arbres plantés » ne sont qu’une vaine illusion digne de l’époque du dépassé concept de « développement durable ».

Le Monde, mercredi 4 mai 20217. On attendait beaucoup de la loi climat, dont le texte est issu de la convention citoyenne pour le climat réunissant 150 citoyens. Déceptions car de nombreux points n’ont pas été retenus ou rabotés suite au lobbying du secteur aérien, publicitaire, de la viande, automobile… bref notre président et les députés ont tenté de concilier l’écologie et les enjeux écologiques… comme si l’écologie et les objectifs à atteindre pour notre bien être se négociaient comme un taux de crédit.

C’est un changement majeur de modèle de société qu’il faudrait décider mais nos dirigeants manquent cruellement d’ambition, de courage et d’imagination. En lisant ces articles, on peine à croire que c’est la réalité, que c’est bien le monde dans lequel nous vivons, que c’est bien l’humain qui a engendré tout ça. Lui qui ne croit plus en Dieu se croit lui même déiste, homme-dieu. Vit-on un cauchemar éveillé ? Pourtant non tout ceci est bien réel, et par notre faute… et on se croit encore « intelligent », « supérieur » !

Comment peut-on continuer à perfuser un système qui dégrade notre planète, en polluant l’air, en dégradant les écosystèmes et en favorisant les inégalités ?

On constate une grande indifférence face à ces « nouvelles », et en même temps, nous nous interrogeons de plus en plus sur nos comportements. Le fait d’avoir une voiture, de prendre l’avion, de consommer de la viande, etc.. les conversations familiales et même amicales deviennent stigmatisantes, on se sent jugé et impuissant, comme si on en faisait « jamais assez ». Dans ce système nous sommes forcément souvent en contradiction avec nos valeurs – et cela ne peut pas nous rendre durablement heureux.

C’est un modèle qui est en train de s’écrouler car il était basé sur une consommation infinie dans un monde fini qui a besoin d’harmonie. Le monde occidental n’est pas un modèle. Après la paix entre les hommes c’est la paix avec la nature, les animaux qu’il faudrait entreprendre. Rebâtir ce que l’on entend par universalisme : qu’inclut-on sous ce terme ? L’homme et sa quête de connaissance de l’univers, malmenant la biodiversité ou l’homme humble qui vit en harmonie sur sa planète, en respectant sa « terre-patrie », ses peuples, au sein d’un univers plus vaste, insondable.

On a priorisé l’immédiateté et le plaisir du consommateur, au détriment d’un projet collectif sur le long terme, la convivialité, la spiritualité, le bonheur. Il n’existe pas de limites matérielles individuelles, d’où ce sentiment de puissance et de démesure actuels des plus riches, qui sont tout sauf des modèles (surtout en yacht, fusée, grosse berline et maison à plusieurs dizaines de millions de $). La connaissance, l’amour, l’amitié, la poésie n’ont pas de limites, mais le matériel devrait avoir des limites et les politiques devraient être clairs la dessus. C’est le signal fort à donner, tout ne peut pas s’acheter ni être produit, il faut une échelle compatible avec ce que la nature peut absorber. Récompenser, oui, mais limiter ce que l’homme peut prétendre posséder et faire.

Bien sur à titre individuelle on peut toujours faire de son mieux, mais ce ne sera jamais suffisant et on ne pourra jamais être un exemple puisqu’on est tous dans ce système qu’il est urgent de réformer. La loi climat n’y arrivera pas, elle est un coup d’épée dans l’eau.

La loi climat qui a été votée donne l’illusion qu’on peut continuer à concilier l’écologie et l’économie sous forme de capitalisme vert, sans donner de signaux forts aux autres pays européens. Le climat se joue à l’échelle du monde, mais pour la France, l’enjeu politique est européen. Elle devrait faire figure d’exemple, sinon les autres pays ne feront probablement guère mieux. Nous avons besoin d’une nouvelle vision, c’est ça le monde d’après ! Les français ne sont pas bêtes et devraient comprendre qu’on ne peut plus continuer à consommer, à vivre, comme avant. Le coronavirus est la goutte d’eau qui devrait nous imposer les changements majeurs indispensables. Avant le coronavirus on savait que quelque chose n’allait pas mais on s’imaginait que les problèmes étaient « lointains » géographiquement et dans le temps, maintenant le virus est la, partout et nous savons au fond de nous même que ce n’est que le début. Plus personne ne veut revivre ça et surtout pas en pire comme l’actualité semble inéluctablement nous l’annoncer ! Mais nous n’écoutons déjà plus, pris à nouveau dans le quotidien et l’envie de revenir à la vie d’avant 2020, tellement meilleure…

Pour montrer mon désaccord avec la loi climat, très insuffisante, sans vision d’avenir, je marcherai « pour le climat » avec Alternatiba le dimanche 9 mai à Strasbourg ! Venez nombreux !

https://www.facebook.com/events/497323377966465

1 https://www.lalsace.fr/environnement/2021/04/28/la-fonte-des-glaciers-s-accelere-depuis-20-ans-les-alpes-durement-touchees

2 https://www.geo.fr/environnement/la-grande-barriere-de-corail-pourrait-etre-sauvee-grace-a-des-haut-parleurs-sous-marins-198868

3 https://www.geo.fr/environnement/australie-des-techniques-pour-ralentir-de-20-ans-la-disparition-de-la-grande-barriere-de-corail-204622

4 https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/temoignages-bons-eleves-avant-la-pandemie-des-lyceens-racontent-leur-decrochage-moi-qui-aimais-tant-aller-en-cours-je-n-y-arrive-plus_4382183.html

5https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/amazonie-bresil-foret-amazonienne-emet-desormais-plus-co2-quelle-nen-absorbe-depuis-10-ans-87147/

6https://www.numerama.com/sciences/708145-que-verront-exactement-les-touristes-spatiaux-depuis-la-fusee-new-shepard-de-blue-origin.html

7 https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/04/les-deputes-adoptent-le-projet-de-loi-climat-et-resilience-en-premiere-lecture_6079097_3244.html